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Marché français du bricolage (GSB) : un ralentissement en 2023

Après deux années exceptionnelles liées aux différents confinements, le marché du bricolage en GSB enregistre une baisse de 1,4% en valeur en 2023, avec un chiffre d’affaires de 24 milliards d’euros. Cet atterrissage après Covid marque le retour à une dynamique de marché conforme à la croissance structurelle du secteur. Décryptage de l’étude réalisée par la FMB / Fédération des Magasins de Bricolage et INOHA / les Industriels du Nouvel Habitat.

Une baisse des ventes des GSB liée à des facteurs conjoncturels
La décrue des transactions dans l’immobilier ancien (-22%), la baisse des mises en chantier des logements neufs (-22%), l’impact de la hausse des prix sur la consommation des ménages qui reste atone (+0,7%), l’inflation sur le marché du bricolage qui atteint 4,2 points en 2023 et le pouvoir d’achat plombé par l’impact du coût de l’énergie (réduction du bouclier tarifaire) sont autant de facteurs qui expliquent la tendance à la baisse du marché des GSB.
A cela s’ajoute le report du budget des Français sur les loisirs : voyages (+17%), jeux vidéo (+10%) et restauration hors foyer (+9%).
Pour autant, l’amélioration de l’habitat reste une préoccupation centrale pour les Français qui bricolent autant par nécessité (ex : remplacement de chaudière) que par agrément (ex : embellissement d’une salle de bain).

Des signaux encourageants confirment les atouts du secteur
« Malgré le contexte économique perturbé, le taux d’épargne des Français reste élevé (17,2%) et constitue un réservoir de projets toujours présent qui ne demandent qu’à être réalisés. D’autant plus que 18 millions de Français prévoient de faire des achats pour leur logement en 2024 », précise Juliette Lauzac. Par ailleurs, la montée en compétence des bricoleurs par rapport aux années 2000 vient élargir leur champ d’actions et donc leurs besoins de plus en plus pointus en matière de bricolage.

Avec quatre groupes qui détiennent toujours 93% du marché, les GSB physiques restent un rendez-vous incontournable en termes de conseils qualifiés pour tout type de projets et leur site e-commerce, une référence et un gage de confiance des achats en ligne. La part des ventes en ligne des GSB est d’ailleurs passée de 2,2% de leur chiffre d’affaires en 2019, à 4,8% en 2022 et à 5,3% en 2023.

2023 : bien que porté par l’inflation, un marché résilient sur la quasi-totalité des rayons des GSB
En 2023, la quasi-totalité des rayons limite leur décroissance par rapport à 2022 et reste en nette progression par rapport à 2019.

Croissance en trompe l’oeil pour le rayon peinture/droguerie/colle : si l’on compare à l’année 2022, la peinture-droguerie-colle s’inscrit en première place des rayons qui progressent : +2,3%. Pour autant, il n’atteint pas son niveau de 2020-2021, années durant lesquelles l’engouement pour ces petits travaux a été au plus haut. S’ensuivent les rayons plomberie/salle de bains/cuisine (+0,7%), quincaillerie (+0,1%) et revêtement (+0,1%).

Un rayon bâtiment révélateur de la montée en compétence des bricoleurs : le boom des petits travaux pendant les années COVID-19 a généré une prise de confiance de la part des bricoleurs et en conséquence, l’engagement dans des travaux de plus grande envergure. C’est la raison pour laquelle le rayon bâtiment a affiché une montée en puissance en 2021 (+17%) et en 2022 (+6,5%), et le léger recul de ce rayon (-1%) par rapport à 2022. Cela étant, il se maintient toujours à un niveau très élevé par rapport à 2019 (+33%).

Dans la même logique, les rayons bois/menuiserie (- 1,6%), électricité (-2,0%) et outillage (-3,0%) suivent une tendance à la baisse par rapport à 2022, mais se maintiennent à un niveau très honorable par rapport à 2019 (respectivement +25%, +17% et +8%).

Concernant le rayon jardin (-3,9%), on constate un recul des familles aménagement (-6,2%) et plein-air (-13,3%). Deux facteurs expliquent cette tendance : le boom des projets d’aménagement de jardin en 2021, finalisés en 2022, et la météo-dépendance de ce secteur qui, après un épisode caniculaire en 2022, se retrouve confronté à une météo pluvieuse en 2023, météo qui a de son côté porté la famille outillage motorisé, qui s’est envolée à +11%.

Le rayon décoration, reflet d’une pratique à la fois de nécessité et d’agrément : dans la même lignée, le rayon décoration affiche un recul de -4,% par rapport à 2022, après avoir connu un essor important en 2020-2021.

Le rayon chauffage (-8,3%) subit le contrecoup d’une forte croissance en 2022 : ce rayon avait en effet été fortement impacté par l’envolée des prix de l’énergie en 2022, qui a suscité de nombreux travaux de remplacement. De plus, les Français, sensibilisés aux problématiques environnementales et économiques, avaient investi plus largement dans des appareils moins énergivores. Il n’en demeure pas moins que ce marché a fortement grandi depuis 2014 (+50%).

« 2023 est certes une année en recul, mais le marché du bricolage en GSB reste résilient. La crise que nous traversons a des origines macro-économiques, qui découlent du sous-jacent de notre marché qu’est l’immobilier. Notre secteur possède de nombreux atouts et leviers de croissance, dont la rénovation énergétique. Le besoin permanent d’amélioration de l’habitat offre des opportunités pour nos métiers que nous saurons saisir. Le travail en bonne intelligence avec nos partenaires industriels, dont Inoha, sera déterminant pour continuer d’accompagner les Français dans l’amélioration de leur habitat » ajoute Mathieu Pivain, Président de la FMB.

« L’année 2023, bien qu’en retrait, affiche des résultats qui attestent malgré tout de l’appétence des Français pour l’habitat, en dépit de l’impact de l’inflation sur leur pouvoir d’achat. Ceci dit, les volumes ont été en recul par rapport à 2022 et ce sont eux qui font tourner les 400 sites industriels de nos adhérents. Nous devons donc, industriels et distributeurs, rester solidaires pour permettre aux Français de continuer d’investir dans leur Habitat, une valeur refuge dans un contexte encore perturbé par la baisse de mises en chantier dans le neuf et le recul des transactions immobilières dans l’ancien. » déclare Jean-Luc Guéry, Président d’INOHA.